Le 12 juillet 1924, on fit l’étonnante une découverte archéologique, à Warneton. A cette époque-là, on était en train d’y reconstruire l’église Saint Pierre-Saint Paul, qui se dresse toujours fièrement sur la place, et qu’on surnomme souvent la « Cathédrale de la Lys » en raison de sa taille imposante. Cette église romano-byzantine vaut le détour, car elle recèle des œuvres d’art absolument magnifiques : un mobilier en mosaïque flammée, des fonts baptismaux et un lutrin de style baroque en marbre rouge, et de très belles stalles, baroques elles aussi.
Or, en construisant cette église sur les ruines de l’ancienne qui avait été rasée pendant la Grande Guerre, on découvrit deux tombeaux polychromes du XIVe siècle, orientés tête à l’ouest (peut-être dans l’attente du soleil levant, symbole de la résurrection ???) A l’évidence, il s’agissait des tombeaux de Robert de Cassel et de l’abbé Anselme Van de Walle. Situés initialement au niveau du chœur de l’ancienne église, on les transféra ensuite dans la crypte, sous la nouvelle tour.
Peut-être aurez-vous un jour l’occasion de les admirer vous-mêmes. Vous verrez alors qu’un calvaire est représenté dans la tombe, c’est-à-dire un Christ crucifié entouré de la Vierge et de saint Paul, dont la représentation s’accompagne aussi de blasons et de croix latines de conjuration. Ce n’est pas très étonnant, car le calvaire est un motif iconographique très prisé jusqu’au XVIe siècle.
La maçonnerie des deux caveaux est faite de briques siliceuses et jaunâtres, mais il semblerait qu’ils n’aient pas été peints par la même personne. Des analyses attestent que les couleurs proviennent d’une peinture à l’eau appliquée sur un enduit de sable et de chaux. Les pigments se limitent à trois teintes : les terres dont ils proviennent étaient en effet rouges, jaunes et noires, et il faut ajouter à ces couleurs le blanc grisâtre de la chaux mêlée au sable.
La découverte de ces deux tombeaux ornés de fresques polychromes est d’une importance archéologique et artistique considérable : le domaine de la polychromie funéraire était en effet très peu exploré en histoire de l’art à l’époque. Un an et demi plus tard, cette trouvaille sera suivie à Comines France d’une découverte archéologique identique lors des travaux de terrassement de Saint-Chrysole – mais cela, nous en parlerons un autre jour !
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